Cahier n°5. Les origines du socialisme en Suisse romande
AÉHMO & Éditions d'en bas.
1988, 257 p.
Présentation
Plus qu’un cahier, un livre de 258 pages, structuré autour de huit études cantonales ou locales et de deux articles thématiques, l’un s’interrogeant sur la place des femmes, l’autre brossant un rapide inventaire de la presse ouvrière. Les articles sur la naissance des partis socialistes genevois, vaudois et neuchâtelois montrent le lent processus d’autonomisation de la classe ouvrière par rapport à l’idéologie dominante. Dans ces cantons le parti radical a déjà récupéré la culture de la Suisse préindustrielle et il prétend encore être le défenseur des nouveaux déshérités. L’ouvrier est donc pris dans l’alternative d’un rupture qui l’exclut de la communauté nationale ou de l’acceptation d’un populisme qui le subordonne et le réduit. A Fribourg et en Valais la situation est voisine, mais c’est l’Église catholique et ses mandataires politiques qui occupent la position hégémonique et disposent de l’ordre moral. Pas étonnant que le mouvement ouvrier ait connu une phase d’anticléricalisme nécessaire à son autonomie, mais culpabilisante. Dans le Jura où le parti socialiste fut le dernier à se créer, on retrouve les deux schémas, les districts du nord étant catholiques et ceux du sud protestants, avec en plus l’incorporation dans l’État bernois qui compliquait la situation. On remarquera encore que dans la chaine du Jura, le travail à domicile centré sur l’horlogerie a favorisé un courant coopératif et créé un sentiment de solidarité favorable à la genèse du socialisme. Parmi les auteurs on retrouve les historiens des premiers Cahiers, Marc Vuilleumier, Charles-F. Pochon et Claude Cantini, auxquels s’ajoutent les spécialistes du Valais, Fribourg, Neuchâtel et Jura, Alain Clavien, Alain Meyer, Marc Perrenoud et François Kohler, puis Jean–Claude Piguet qui a décrit le mouvement coopératif dans le Jura vaudois et Brigitte Studer auteure de l’article sur la place des femmes dans le mouvement ouvrier.
Sommaire
- Michel Busch, Avant-propos (pp. 5-7)
- Marc Vuilleumier, Autour de la “fondation” du Parti socialiste suisse: 1888 (pp. 9-38)
- Claude Cantini, Le Grütli (1890-1909). Miroir du socialisme vaudois naissant (pp. 39-55)
- Marc Vuilleumier, Aloys Fauquez, “père fondateur” du socialisme vaudois? (pp. 57-71)
- Jean-Claude Piguet, Le mouvement ouvrier à Sainte-Croix. Coopérer pour mieux vivre (pp. 73-97)
- François Kohler, Genèse et débuts du Parti socialiste jurassien (1864-1922) (pp. 99-122)
- Marc Perrenoud, De la “Fédération jurassienne” à la “commune socialiste”. Origines et débuts du Parti socialiste neuchâtelois (1885-1912) (pp. 123-147)
- Marc Vuilleumier, La naissance du Parti socialiste à Genève (pp. 149-170)
- Alain Meyer, Origines et naissance du Parti socialiste fribourgeois (pp. 171-188)
- Alain Clavien, La naissance du Parti socialiste valaisan (pp. 189-212)
- Charles-F. Pochon, Les débuts du groupe socialiste romand de Berne (1913-1919) (pp. 213-217)
- Brigitte Studer, “Dispositions naturelles” et organisation sociale: la place des femmes et le rôle de la famille dans le mouvement ouvrier (pp. 219-245)
- Claude Cantini, La presse ouvrière et socialiste en Suisse romande, des origines à 1914 (pp. 247-254)