AÉHMO

La Coopération au XIXe siècle : élément d’un mouvement ouvrier ?  tel est le titre de l’article de Jean-François Steiert et l’auteur répond affirmativement avec quelques réserves. Il faut en effet distinguer les coopératives de production et celles de consommation. Les premières très actives dans la deuxième moitié du siècle, sont majoritairement fondées par des organisations ouvrières, mais les revenus les plus pauvres n’y ont guère accès. Celles de consommation concernent surtout la petite bourgeoisie et notamment le milieu enseignant. Claude Cantini analyse dans deux contributions l’émigration socialiste italienne, née avec l’arrivée au pouvoir de Mussolini et l’assassinat de Mattéotti. Dans les années trente, la critique du fascisme est mal tolérée par le pouvoir et beaucoup de militants s’engagent dans les brigades internationales en Espagne. En 1943, après l’effondrement du fascisme, se crée une Colonia libera italiana à Lausanne qui survécut jusqu’en 1950. Marc Vuilleumier introduit et publie six lettres de Louise Brändli, d’avril à décembre 1892, au rédacteur de l’Arbeiterstimme à Zurich. Son fils, Henri Brändli, était secrétaire du syndicat des serruriers de Lausanne et il entra en conflit avec Aloys Fauquez, puis se suicida. Le contenu de cette correspondance porte sur les méthodes du tribun vaudois et l’épistolière parle aussi de son envie de créer des structures pour les femmes socialistes. Charles-F. Pochon présente quelques chansonniers que nos archives détiennent et transcrit les paroles des chants les plus célèbres, l’Internationale, le Drapeau rouge, la Jurassienne… Quant à Gabriele Rossi il présente la Fondation Pellegrini-Canevascini à Lugano et explique son histoire, ses activités et la gestion des archives.