AÉHMO

Présentation

L’article de Marc Vuilleumier évoque l’ancienne Maison du Peuple de Lausanne, achetée en 1901 à la rue de la Caroline par un groupe de mécènes. Elle joua un rôle culturel important dans l’entre-deux-guerres, bourgeoisement puisqu’elle abrita l’Orchestre symphonique, et de façon plus prolétaire, Paul Golay, Charles Naine et Jules Humbert-Droz y donnant des cours d’histoire ou sur la pensée politique. Elle fut hélas détruite lors du réaménagement du quartier le long de la rue St-Martin. Deux contributions parlent de la grève. « Préhistoire de la grève » dit Gérard Dubois en énumérant les conflits qui ont éclaté dès 1869, dans les Franches Montagnes, entre les horlogers qui travaillent à domicile et leur employeurs, pour des salaires ou pour la reconnaissance de leur organisation. Claude Cantini parle lui de débrayages pour évoquer les revendications des infirmiers de l’Hôpital de Cery, qui n’avaient pas le droit de se syndiquer durant la première moitié du 19^e siècle. Soumise au directeur, la Commission du personnel est contestée après la guerre et une soixantaine d’employés démissionnent et s’inscrivent à la VPOD en 1951. Sébastien Guex montre l’ampleur de la pauvreté durant l’entre-deux-guerres, s’appuyant sur la chute des salaires, puis il souligne l’importance de la malnutrition des enfants. Enfin, par deux articles Charles-F.Pochon rappelle deux éléments souvent oubliés ou omis : le passé socialiste de René Leyvraz et le rôle de Hans Oprecht dans la naissance de la Guilde du Livre. Ainsi, après s’être converti au catholicisme, le rédacteur en chef du Courrier poursuivit les initiatives du PS genevois avec la ferveur du nouveau croyant, et L’Encyclopédie vaudoise parle des succès de la Guilde, ne disant rien de l’influence du syndicaliste VPOD, président de la Büchergilde Gutenberg, qui représenta le modèle de la version romande.