AÉHMO

Présentation

Si l’émergence d’une jeunesse contestataire est associée aux années 68, la mobilisation des jeunes occupe le mouvement ouvrier dès la fin du XIXe siècle. Le souci de former et d’encadrer les nouvelles géné- rations conduit à la création de groupes spécifiques, dont certains gagnent progressivement en autonomie, s’opposant parfois aux organisations qui les ont créées.
Mêlant action politique, formation d’une relève et encadrement socio-éducatif, ces groupes développent des valeurs et des pratiques directement inspirées de leur ancrage dans le mouvement ouvrier, mais répondent également à des dynamiques communes à celles de leurs adversaires politiques que ce soit dans l’entre-deux-guerres, puis dans les premières années de la guerre froide ce que montrent plusieurs contributions de ce numéro.
Les mouvements sociaux qui émergent à partir des années 1960 sont parfois lus au prisme du conflit générationnel. L’exemple des mobilisations d’apprenti·e·s, jusqu’ici peu pris en considération dans l’historiographie de 68, souligne l’importance des enjeux politiques et sociaux de la période pour les jeunesses ouvrières et leur apport au renouveau des luttes syndicales, politiques et contre-culturelles.
Enfin, en écho au dossier, quelques hommages biographiques éclairent, sur un plus individuel et personnel, à quel point les engagements de jeunesse ne peuvent pas être réduits à des élans sans lendemain, mais constituent bien souvent des moment déterminants pour un parcours de vie.