AÉHMO

Présentation

Les guerres et les fascismes sont des menaces qui ont sans cesse préoccupé le mouvement ouvrier. Pour les prévenir et les contre-carrer, le pacifisme, l’internationalisme et l’antifascisme ont été de constants points de repères dont la nature et les contenus ont toujours été pluriels, non sans évoluer en fonction de chaque contexte historique. Ces trois éléments cardinaux des valeurs ouvrières et de la lutte pour l’émancipation sociale n’ont certes pas toujours prévalu de la même manière, ou alors d’une façon parfois ambiguë. L’internationalisme a toujours cohabité avec la rage d’être inclus de subalternes qui n’ont d’abord trouvé les premiers germes de droits sociaux que dans l’État-nation, en acceptant ou pas que ces droits soient soustraits à d’autres qui, en effet, n’étaient pas inclus. L’antifascisme émerge dans l’entre-deux-guerres face à des régimes autoritaires, des dictatures de masse qui exercent d’emblée une violence exacerbée contre leurs adversaires, en particulier les organisations ouvrières, mais aussi contre des boucs émissaires. Quant à la lutte face à la guerre et au militarisme, elle est constamment présente et rendue nécessaire dans toutes les étapes de l’époque contemporaine alors même que la question de la défense nationale ne cesse de constituer l’un des points de friction majeurs dans le processus d’intégration du mouvement ouvrier au sein des institutions bourgeoises dominantes.

(Extrait de l’introduction).