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Cahier n°9

AÉHMO & Éditions d'en bas.

1993, 107 p.

Présentation

Dans ce numéro, Brigitte Studer fait l’historique du Parti communiste suisse en énumérant les différentes sources disponibles. Elle pose le problème des liens qui l’unissent au Komintern et définit la périodisation. Faute d’être bien implanté en Suisse romande, le parti n’a jamais eu plus que 6400 membres et l’historienne constate que leur nombre n’a fait que décroître jusqu’à l’interdiction du Conseil fédéral lors de la Deuxième Guerre mondiale. Elle analyse la presse, les groupes de jeunesse et le rôle des femmes qui étaient plus nombreuses que dans les autres partis nationaux. Qui disait que l’examen des fiches de police offrait de bonnes surprises et Charles Heimberg l’a constaté. Ayant rappelé les faits et les circonstances de le grève des maçons de 1903 à Genève, il note des remarques, souvent de détail, faites par des policiers qui rendent réel, et plus humain, l’acharnement des ouvriers à poursuivre une lutte inégale. L’organisation des cuisines communistes, le soutien des femmes et le sort des saisonniers italiens menacés d’expulsion, ressortent davantage que dans les articles de la presse, elle-même au demeurant sollicitée par le pouvoir de l’État, selon ces mêmes sources policières. Christophe Koller s’intéresse aux raisons qui ont amené les industriels de la fin du 19e siècle à accepter une intervention grandissante de l’État. La loi sur les fabriques de 1877 représentait un acquis social pour les ouvriers, mais aussi des avantages pour les entreprises. L’obligation faite de répondre à un questionnaire du Conseil d’État amena les patrons à rédiger des règlements afin d’obtenir « une classe laborieuse saine et éduquée », en fixant des amendes pour l’arrivée tardive au travail, les absences ou la négligence de l’outillage. De plus sont créées des associations des employés dont les comités sont a priori soumis au paternalisme patronal. Pierre Jeanneret fait le portrait de deux membres de l’AÉHMO décédés, deux militants très différenciés du POP, le médecin Henri Jeanneret et Emile Depierraz. Suite au décès de Théo Pinkus, Marc Vuilleumier reprend un article déjà paru dans la presse, soulignant sa personnalité singulière et la richesse de sa collection d’archives sur le socialisme.

Sommaire

  • Brigitte Studer, Le Parti communiste suisse (pp. 5-38)
  • Charles Heimberg, Quelques militants, un poète et des ouvriers déracinés dans un dossier de police sur la grève du bâtiment de 1903 à Genève (pp. 39-55)
  • Christophe Koller, Les acteurs de l’industrialisation à travers l’application de la Loi sur les fabriques. Le cas du Jura bernois au temps de la Grande Dépression: 1872-1895 (pp. 56-76)
  • Marc Vuilleumier, Theo Pinkus 1909-1991 (pp. 77-90)
  • Pierre Jeanneret, Hommage au Dr Henri Jeanneret et à Emile Depierraz (pp. 91-96)
  • Notes de lecture, comptes rendus, fonds d’archives et bibliographie de l’histoire du mouvement ouvrier en Suisse romande