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Cahier n°10

AÉHMO & Éditions d'en bas.

1994, 118 p.

Présentation

Koni Mayer représenta le Parti communiste cuisse (PCS) au Komintern de 1935 à 1938. Fils d’immigrés allemands, mécanicien sur machines, il est arrivé à Moscou au mauvais moment, selon Peter Huber, car le PCS se divisait à cause des injonctions de Staline exigeant de traiter les partis socialistes à l’instar du fascisme. Plus tard il dut défendre Platten et d’autres Suisses poursuivis par la terreur, puis il renonça, se croyant lui-même menacé, et demanda à être rappatrié, ce qu’il finit par obtenir. Il rentra dans le rang et se garda bien de témoigner de ce qu’il avait vu et ressenti. Pierre Jeanneret signe un bel article, agréablement illustré, traitant des fanfares, du sport, du théatre, soulignant également l’éducation ouvrière, s’arrêtant sur les maisons du peuple et en particulier sur la place que La Chaux-de-Fonds a occupé en la matière et qui reste lisible aujourd’hui encore dans la ville. L’Union des chômeurs de Lausanne se crée juste après la victoire de la gauche aux élections communales de 1933. Dirigée par Emile Theintz et Emile Depierraz, deux membres du PCS, elle exige d’aller au-delà de la « Semaine du kilo » et des soupes populaires et entre en conflit avec la Municipalité et le Conseil d’État. Claude Cantini cite d’intéressants documents, mais la division va favoriser la victoire de la droite aux élections suivantes. Adrien Wyss a commencé à militer au parti radical avant d’adhérer au parti socialiste. Charles Heimberg en fait un portrait en distinguant l’action du médecin des pauvres, celle du tribun qui a défendu les grévistes et enfin son œuvre de coopérateur, à la Maison du Peuple mais aussi dans des coopératives de consommation. Marc Vuilleumier traite du 1er Mai de 1890 à 1914. Des chiffres, des statistiques qui montrent l’importance de l’immigration à la veille de la Guerre de 14. La plupart des étrangers s’en ira aux tranchées, mais le souvenir contribuera à développer la xénophobie qui se renforcera avec la naissance du parti agrarien. L’étude des manifestations du 1er Mai souligne que souvent les cortèges et les bals permettent de souder les ouvriers suisses et étrangers, mais il y a des exceptions et certains leaders socialistes ont joué de ces clivages, notamment dans le Canton de Vaud, Aloys Fauquez, puis ses successeurs qui créeront un parti socialiste dissident et nationaliste.

Sommaire

  • Peter Huber, Koni Mayer, représentant du Parti communiste suisse au Komintern (1935-1938) (pp. 5-26)
  • Pierre Jeanneret, Aspects de la culture ouvrière en Suisse (1918-1945) (pp. 27-51)
  • Claude Cantini, L’Union des chômeurs de Lausanne (1934-1939) (pp. 52-67)
  • Charles Heimberg, Le parcours public du Dr Adrien Wyss (1856-1938), soignant, tribun socialiste et coopérateur (pp. 68-85)
  • Marc Vuilleumier, Le Premier Mai, les émigrés et les réfugiés en Suisse (1890-1914) (pp. 86-106)
  • Pierre Jeanneret, Henri Tronchet (1915-1993) (pp. 107-108)
  • Comptes rendus et bibliographie de l’histoire du mouvement ouvrier en Suisse romande