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Cahier n°35. Pour une histoire ouvrière de l’environnement

AÉHMO & Éditions d'en bas.

2019, 167 p.

Présentation

Ce dossier propose de retrouver les multiples ponts lancés entre la défense de l’environnement et la protection de la santé des travailleuses et travailleurs. Ces derniers, sentinelles oubliées de nombreux scandales environnementaux, restent les premiers touchés par les émanations toxiques des usines, avant que celles-ci n’atteignent l’eau, l’air ou les sols alentour.

Le numéro questionne dès lors la diversité des relations entre lutte syndicale et lutte environnementale. Certes, la défense de l’environnement s’est souvent heurtée, à gauche, aux discours productivistes, au caractère prétendument réactionnaire des protecteurs de la « nature » ainsi qu’au (faux) dilemme entre chômage ou pollution et au chantage à l’emploi du patronat. Pourtant, plusieurs brèches ont été ouvertes pour penser dans le même mouvement les phénomènes toxiques à l’intérieur et à l’extérieur des usines.

Ces brèches, souvent ténues, n’ont pas perdu de leur actualité ou de leur acuité. À l’heure où les écolier-ère-s, étudiant-e-s et apprenti-e-s empruntent l’arme de la grève face à l’urgence climatique, quelle est l’implication des milieux syndicaux dans ce combat ? Ce dernier les concerne : d’abord parce que les différentes classes ne subissent et ne subiront pas de la même façon les aléas de la crise écologique ; ensuite parce que les sources anthropiques du réchauffement global proviennent aussi et en bonne partie du secteur industriel et énergétique.

Face à l’aporie des « petits gestes » des consommatrices et consommateurs ou des « petits pas » des politiques environnementales monte un appel de plus en plus structuré à la politisation des débats et à la mise sous pression des rapports de production. Dans ce sens, l’approfondissement des recherches historiques pourrait aider à mieux comprendre les obstacles à l’engagement pleine et entier des organisations de travailleuses et travailleurs dans la protection de l’environnement, et ainsi apporter des pistes pour y remédier.

Sommaire

  • Dossier Pour une histoire ouvrière de l’environnement
  • Alexandre Elsig, Marianne Enckell, Magali Pittet – Introduction
  • Milo Probst – Une politisation des rapports à l’environnement : la critique écologique de Jean Wintsch au début du 20ème siècle
  • Renaud Bécot – L’environnementalisme ouvrier ou le syndicalisme émancipé du fordisme. Une approche transnationale dans les années 1968
  • Alexandre Elsig – Pour les ouvriers valaisans, la « guerre du fluor » n’a pas eu lieu
  • Florian Eitel – Éveiller les consciences avec une guitare et des cassettes. Le traitement musical de la catastrophe de Seveso par le chansonnier Aernschd Born
  • Julien Gressot – L’affaire CISA ou les limites du traitement juridique et technique d’un cas de pollution industrielleà La Chaux-de-Fonds
  • Hans Baumann – Il y a 35 ans, le « programme vert de l’emploi » de la FOBB
  • Entretien avec Jacques Robert, par Magali Pittet
  • Document: Une lettre de Max Nettlau à James Guillaume présentée par Marc Vuilleumier
  • Chroniques
  • Marianne Enckell – L’ennemi de mon ennemi? Il y a cent ans, le procès des bombes de Zurich
  • Charles Heimberg – Après le centenaire de la Grève générale de 1918
  • Archives de l’AÉHMO: les fonds du MDE et de la FOBB
  • Stefan Länzlinger – Hommage à Roland Gretler
  • Marianne Enckell – Le «Maitron » pour tous
  • Apolline Anor – L’imposition directe sur les fortunes et les ressources dans le canton de Neuchâtel (1848-1917)
  • Comptes rendus
  • par Alain Clavien, Marianne Enckell, Charles Heimberg, Pierre Jeanneret, Pauline Milani, Niels Rebetez