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Cahier n°15. Archives d’entreprises

AÉHMO & Éditions d'en bas.

1999, 176 p.

Présentation

Des considérations économiques et techniques ont prévalu pendant longtemps dans l’intérêt historiographique porté aux archives d’entreprises. Avant tout lieu de décision économique, d’élaboration de stratégie, de progrès technologique ou de conflits touchant à sa survie, l’entreprise est d’abord apparue sous les aspects d’une unité jouant tant bien que mal son rôle dans un environnement qu’elle subissait autant qu’elle essayait de le dominer. Les fondements de l’histoire d’entreprise comme terrain scientifique et, dans cette perspective, l’utilisation des archives d’entreprises comme sources exploitables se sont d’abord rattachés à ces préoccupations qui en ont explicité l’apparition et assuré les développements ultérieurs: c’est clair pour les Etats-Unis, les précurseurs en la matière, mais c’est aussi le cas pour les pays européens. Encore plus tardif, l’engouement constaté en Suisse s’est nourri de différentes impulsions qui ne viennent cependant pas démentir ce constat.

Si, pour évidente qu’elle soit, la perspective sociale n’a pas été un fer de lance dans ces enjeux, ce n’est pas forcément dû à un manque d’intérêt. Dès les années 1970, les monographies d’entreprises ont abordé ces aspects parce qu’ils sont indissociablement liés à leur existence même et, pour le chercheur, à leur compréhension. Comment concevoir ces unités économiques sans en apprécier toutes les composantes? Comment décrire une entreprise, comprendre ses mécanismes, définir ses rouages, expliciter ses succès ou ses revers, sans les relier à tous les déterminants qui en saisissent les tenants et les aboutissants? Si la trajectoire d’une entreprise s’explique autant dans les ateliers que dans les bureaux directoriaux, il s’agit d’en appréhender toutes les formes.

Sommaire

  • Avant-propos (pp. 7-12)
  • Laurent Tissot, “Pourquoi signer une paix du travail alors qu’il n’y a pas eu de guerre?” Logique patronale et attitudes ouvrières dans une entreprise vaudoise: Paillard SA, 1938-1950 (pp. 13-34)
  • Gilles Forster, Le phénomène de rationalisation à la Société Anonyme des Ateliers de Sécheron (1916-1924): les ouvriers face à la modification de l’organisation de l’entreprise (pp. 35-50)
  • Olivier Schmid, “Une fabrique modèle”. Paternalisme et attitudes ouvrières dans une entreprise neuchâteloise de chocolats: Suchard (1870-1930) (pp. 51-69)
  • Des archives photographiques : les ACMV de Vevey
  • Joëlle Knobel Wenger, Les questions sociales dans le cadre de la Société Louis Brandt & Frère, une manufacture d’horlogerie biennoise (1895-1935) (pp. 75-94)
  • François Kohler, Les archives d’entreprises: une source pour l’histoire ouvrière. Un exemple: le personnel de la coutellerie Wenger SA à Delémont (pp. 95-104)
  • Alain Cortat, Le patronat jurassien des fabriques de cycles face au mouvement syndical: Fédération des ouvriers de la métallurgie et de l’horlogerie (FOMH) contre syndicats confessionnels (1933-1945) (pp.105-119)
  • Luc van Dongen, L'”affaire Bonnard/Muret” (1949-1950) (pp. 121-125)
  • Hans-Peter Renk, Constant Meuron (1804-1872), combattant républicain de 1831 et fondateur de la Première Internationale au Locle (pp. 127-149)
  • Charles Heimberg, L’histoire de la Suisse, l’antisémitisme et le mouvement ouvrier: il faudrait en parler davantage en Suisse romande (pp. 151-160)
  • Notes et comptes rendus